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A La Havane, les gens se sont rués au cinéma comme les exilés de Miami sur les premières cassettes de contrebande. Bien sûr, un match à domicile, dans le cinéma aussi, est quelque chose de particulier. Surtout à Cuba, du fait que lors des projections, le public est au moins aussi impliqué que le seraient les fans de football européens pendant un match de la coupe de l`UEFA. Mais à côté de ses racines cubaines évidentes, de son envie de rythme et d’observation du quotidien, «Suite Habana» a quelque chose d`absolument universel.
Le film décrit la vie la plus habituelle, le quotidien dans sa simplicité, les relations entre les gens ainsi que les petites choses qui font la valeur de la vie. A La Havane, elles deviennent d`autant plus évidentes que l`on manque de tout ce qui est d`ordre matériel, et qui chez nous est en surabondance. Rien ne semble plus intact ici, en dehors de ces petits moments qui appartiennent à l`humain. En fait aussi partie l`envie de sortir de sa peau pour s`immerger dans un autre monde, que Fernando Pérez révèle magnifiquement.
C`est ici le monde de la nuit, dans lequel les rêves croissent vers les étoiles, et la musique, le rythme, la danse déterminent l`être et avec quoi joue le film, qui dans sa forme est d`une pureté que l`on a rarement l`occasion de voir.